Les pièces de théâtre qui sont présentées dans ce volume ne sont pas un fait isolé. En effet, elles sont intimement liées à une grande diversité d'événements actuels et passés, lesquels échappent malheureusement à notre mémoire en ce moment précis où il nous faut rédiger ce guide pour les lecteurs. Ce doit être à cause des nerfs. Il nous arrive toujours la même chose. Avant de commencer à écrire, tout est très clair, nous parlons, nous discutons avec des amis, nous participons à des réunions, mais quand vient le moment de coucher les idées sur le papier, elles s'en vont. Ce sont de lâches traîtresses. Devrions-nous parler d'autre chose pendant que nous les attendons? Disons seulement que nous utilisons la première personne du pluriel comme une simple formule, ou peut-être pour protéger notre individualité misérable derrière cet artifice grammatical qui nous donne un effet de masse ou au moins nous donne cet air d'équipe, de travail collectif, etc... Maintenant il semble que, peu à peu, elles reviennent lentement, sereinement, les idées claires qui ont régi ce travail à l'époque où il se faisait. Pourtant, pour des raisons d'espace, nous n'aurons pas le temps de les partager. C'est dommage, les filles, mais vous arrivez trop tard. Toutes ces personnes qui vous attendaient en ont eu assez et sont parties. Je vais vous réchauffer votre repas. Qu'est-ce que vous préférez? Du Foucault? Du Boris Cristoff? Des Spaghetti? Bon, mangez ce que vous voudrez. L'important, c'est ce que vous ferez ensuite. Non, ce n'est pas de cela que je parle, ma petite, ferme la porte des toilettes.
(©1987 Leo Maslíah)
(Ediciones de Uno — Montevideo)